Les internautes turcs n'ont plus accès à mon site. Une censure qui est aussi, pour le régime Erdogan, un aveu de faiblesse.
Des amis et correspondants turcs me signalent qu'ils ne peuvent plus se connecter à mon site internet à partir de serveurs turcs.
Ils peuvent toujours le faire, en revanche, à partir de serveurs étrangers.
Jusqu'à preuve du contraire, cela ressemble à une "censure" décidée par le gouvernement national-islamiste de Recep Tayyip Erdogan.
Les autorités turques ont tonjours surveillé de près internet. A l'origine, quand l'armée laïque gérait souverainement les questions de sécurité nationale, c'était pour lutter contre le terrorisme, le séparatisme kurde, les mouvements extrémistes de tout bord, les "diffamations" contre la nation turque et le régime républicain.
Le régime Erdogan, qui est en train, depuis 2007, de mettre au pas et de purger l'armée, semble retourner aujourd'hui ses méthodes contre ses propres opposants. Ou contre les critiques venant de l'étranger.
Ce dernier point mérite réflexion. En censurant des sites européens, le régime Erdogan reconnaît implicitement qu'il a besoin à la fois d'une bonne image à l'étranger et de convaincre sa propre opinion qu'il jouit, effectivement, d'une telle image.
Il révèle son talon d'Achille.
© Michel Gurfinkiel, 2010